L'univers de Garance Vallée

L'univers graphique et expérimental de l'artiste Garance Vallée.
Garance Vallée, alias @royalgarance, incarne une jeunesse créative, à l’éclectisme décomplexé. Fraîchement diplômée en architecture, elle s’est émancipée du plan de coupe afin de proposer un univers global entre dessin, peinture, objets en volume et scénographie. Inspirée par la ligne droite, elle transforme les angles, joue avec les perspectives et imagine de curieux espaces, entre réalisme et rêverie. Une démarche expérimentale et spontanée, née d’un besoin de s’affranchir des règles parfois trop normées du dessin d’architecture, afin de le détourner. “Il y a un moment dans mes études où j’ai eu l’impression de voir le bout. J’avais besoin d’un peu plus de légèreté. J’ai alors repris mes anciens plans et je me suis amusée à gribouiller des motifs sur les murs, à détourner l’usage des objets… J’avais envie de m’amuser avec l’espace”, explique-t-elle.

Du dessin à l’objet
À partir de ses compositions plastiques, Garance décide d’extraire certaines pièces afin de les réaliser en volume. Un principe qui lui permet de faire vivre ses esquisses et de se prêter à l’expérimentation de formes, de matières et d’assemblages de couleurs. “Lorsque je dessine, j’ai beaucoup de mal à passer à la couleur. Elle est d’abord apparue avec des fonds monochromes, puis par touches de trois ou quatre teintes, mais c’est un exercice que j’aime aborder lorsque je crée des objets en volume.” Des pièces à l’usage hybride, tantôt abstraites, tantôt formelles, auxquelles elle confère une forte dimension architecturale. Réalisées en béton, en bois ou en plâtre, elles arborent toutes un jeu de textures, propre à l’identité graphique de la créatrice.

Terra
Largement suivie sur les réseaux sociaux, Garance a été contactée par Martina Gamboni – célèbre attachée de presse italienne et fondatrice
de Strategic Footprints –, afin d’investir tout un espace, exposé lors de la dernière Milan Design Week. Le résultat ? Un projet immersif intitulé “Terra”, inspiré par l’imagerie terrestre. “Le maître mot était la salle de réunion. L’idée de se réunir afin de ne faire plus qu’un m’a beaucoup plu. Je me suis alors tournée vers les couches géologiques qui, malgré leurs différentes strates, finissent par ne former qu’une seule entité.” Composée d’une série de fresques murales, de mobilier, d’objets et accessoires de décoration, cette installation prend la forme d’un paysage onirique, avec d’inspirantes combinaisons de matériaux et de nuances. En observant les silhouettes et les motifs des différents volumes, on devine un horizon, composé de chaînes de montagnes projetées par la table en verre, comme si elles se reflétaient dans l’eau. Un projet audacieux qui dévoile l’ampleur de l’univers créatif d’un talent à suivre de très près.

Texte : Adel Fecih – Photos : Mattia Iotti


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