L'atelier de Camille Cottier
L’artiste Camille Cottier nous ouvre les portes de son atelier à Ivry-sur-Seine, où prennent vie ses « Bonhommes ». Rencontre.
Quel est votre parcours ?
Après un bac en Arts Appliqués, j’ai fait les Beaux-Arts d’Angers où j’ai été diplômée en 2013. Depuis, j’ai commencé un travail assez instinctif autour de personnage que j’ai appelé Les Bonhommes et qui évoluent avec moi depuis une dizaine d’années.
D’où vient votre goût pour la création ?
Mon goût pour la création est plutôt instinctif également. J’étais assez réservée quand j’étais plus jeune. Enfant, le dessin m’est apparu comme quelque chose de naturel, à la fois un plaisir et un mode d’expression. Comme j’ai grandi à la campagne, j’ai eu beaucoup de temps pour la rêverie, la contemplation. Je dirais que cela m’a permis de créer un monde intérieur assez riche et par conséquent de développer un sens créatif.
Qu’est-ce que pour vous la création ?
La création représente beaucoup de choses à la fois. Tout d’abord, c’est un moyen d’expression, un exutoire. Mais je dirais aussi que c’est une façon de voir le monde, d’être le témoin d’une époque et je trouve que la création est le reflet d’une personnalité. Personnellement, je vois l’évolution de mon travail au fil des années et comment le quotidien et les années impactent différemment ma peinture.
Quel est votre processus de création ?
Cela fait presque dix ans que je travaille sur le même sujet qui sont ces personnages plus ou moins figuratifs. Ils évoluent sous des formes variables, solitaires et en groupe. J’ai toujours travaillé autour du corps et des questions d’identité. Ces personnages sont aujourd’hui le support à l’évolution de ma peinture, d’une recherche de la couleur, de la composition…
Sur quoi planchez-vous en ce moment ?
Je peins principalement sur toile, avec des gammes de couleurs fortes mais travaillées avec de grands dégradés rendant l’image douce et vaporeuse. Mes personnages semblent flotter dans l’espace. Il y a une part de rêve et de mélancolie dans ces décors et ces couleurs peu réalistes.
Quelles sont vos sources d’inspirations ?
Je ne pense pas avoir d’inspiration directe mais elles sont quotidiennes. Ce que je ressens, ce que je vois, c’est tout le temps et en mouvement, ça évolue.
Quels sont les thèmes que vous abordez dans votre démarche créative ?
Les thèmes que j’aborde principalement sont le corps, le couple, la solitude, l’identité. A l’origine, j’ai appris à dessiner par le modèle vivant donc j’ai toujours travaillé le corps. Je trouve que c’est un sujet qui permet d’aborder beaucoup de thèmes différents. Quand on voit comment un corps peut être représenté en peinture, en sculpture, tous les artistes qui se sont appropriés le corps à la fois monstrueux, délicat comme Giacometti ou Bacon, pour moi, c’est une façon d’exprimer des émotions qui me parlent. La représentation d’un corps permet d’évoquer beaucoup de chose.
Pouvez-vous revenir sur votre sélection pour la Craft Gallery ?
La sélection que j’ai réalisée pour la Craft Gallery est un travail un peu à part. Jusqu’à présent, je n’avais pas encore travaillé autour de ce concept d’impression ou d’édition numérotée. J’ai voulu quelque chose de différent, de plus graphique que ma peinture, mais dans laquelle on pouvait retrouver cette attitude qui se dégage de mes personnages, cette mélancolie, ces yeux mi-clos. Je souhaitais également que ces pièces puissent fonctionner individuellement mais aussi en diptyque ou en triptyque.
Quelles sont vos envies pour le futur ?
Je voudrais continuer de faire évoluer mon travail de la façon la plus sincère qu’il soit, de continuer à rencontrer des gens avec lesquels des projets aboutissent et éventuellement partir en résidence.
Quelles sont vos actualités en ce moment ?
En juin, je suis invitée à participer à une exposition collective à la galerie Dumonteil, Paris sur le thème du rose. Je vais exposer deux pièces, deux personnages autour du rose. Et je participe à une exposition collective au mois de juillet à la Galerie Le Réservoir.
Galerie Dumonteil Paris, Panel Pink, vernissage le 1er juin 2023 – 8 rue d’Aboukir, 75002 Paris. Galerie Le Réservoir, juillet 2023 – 52 rue du Vertbois, 75003 Paris.